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Numéro 30

Volume 3

Juillet 2025

Édito

Jean-Claude Charpentier, président

Notre assemblée générale annuelle a été l’occasion de montrer nos accomplissements de l’année 2024-2025. Au cours de l’année passée, nous avons réalisé un nombre impressionnant d’activités et de projets pour notre petite équipe et mobilisé un grand nombre d’acteurs de l’eau de notre territoire. Nous avons travaillé aussi bien à éduquer et sensibiliser, à acquérir des connaissances sur nos lacs et nos rivières, à concerter, mais aussi à aménager, avec l’ambitieux projet de la rivière du Bois-Blanc.


Nous avons également participé activement à l’inauguration de la Maison de la rivière Maskinongé où nous avons nos bureaux. C’est l’aboutissement d’un projet collectif dont la municipalité de Saint-Didace a été l’initiatrice, une belle histoire dont nous sommes fiers de faire partie.


Incendies, inondations et refoulements des conduites d’égouts :  plus que jamais, avec des événements climatiques intenses qui éprouvent nos milieux naturels et nous montrent les limites de nos infrastructures de gestion de l’eau, les organismes de bassins versants sont importants pour susciter une prise de conscience et faire changer les comportements. Sur notre territoire, nous entraînons et nous soutenons les municipalités, les riverain(e)s des lacs ou les producteur(trice)s agricoles dans la recherche de solutions qui nous permettent de nous adapter pour l’avenir. Nos activités de concertation ne servent pas juste à réaliser des planifications, elles permettent également de chercher des solutions et de tisser des liens entre les organisations pour que collectivement, malgré parfois le manque de moyens et de ressources, nous puissions mettre nos efforts en commun pour agir.


Dans ce contexte économique difficile, c’est en nous regroupant et en redoublant de créativité que nous réussirons à poursuivre notre mission.

 

Je vous souhaite à tou(te)s un très bel été.

Delphine Deléglise, directrice

Le printemps et le début de l’été ont été très actifs pour l’organisme, avec des sorties éducatives dans des milieux humides pour découvrir l’environnement, la faune et la flore de ces milieux, ainsi que des nettoyages de berges de cours d’eau qui ont permis de mobiliser la population autour de l’enjeu des déchets dans la nature.


Les plantations sur les talus et les rives de la rivière du Bois-Blanc ont été complétées. Nous avons emmené les membres de notre table de concertation à la découverte des nombreux aménagements en milieux agricoles qui ont été réalisés au cours des dernières années dans le cadre de nos projets pour mieux leur faire comprendre quels types de pratiques il est possible de promouvoir auprès des entreprises agricoles.


Éduquer, sensibiliser, démontrer, c’est la première étape, indispensable à tout changement de comportement. La Maison de la rivière Maskinongé, avec son débarcadère pour les canots, son centre d’interprétation et sa salle communautaire est le lieu idéal pour développer nos activités. Nous remercions la municipalité de Saint-Didace de nous avoir inclus dans ce projet d’envergure.


C’est avec espoir et enthousiasme que nous voyons nos partenaires du territoire évoluer, faire de leur mieux et avancer, selon leur capacité, mais aller de l’avant, pour la protection de nos milieux humides et hydriques, pour une meilleure gestion de l’eau.


Dans la brume des fumées d’incendies de forêt venues de l’ouest ou les pieds dans l’eau qui a refoulé dans la rue après un orage violent, nous avançons avec tous ceux qui font de leur mieux, à la hauteur de leurs moyens, et nous souhaitons entraîner dans notre sillage de plus en plus de gens, d’entreprises, d’organisations. Mobiliser, c’est notre force d’organisme de bassin versant.

À la une

La restauration écologique d’un tronçon de la rivière du Bois-Blanc se concrétise !

Bois-Blanc

Après de nombreuses rencontres de cocréation, des inventaires faunique et floristique, des relevés terrain et de l’acquisition de données, les travaux de restauration écologique d’un tronçon de la rivière du Bois-Blanc se matérialisent enfin. En effet, c’est en août 2024 que les travaux ont débuté. La première étape consistait à débroussailler les érables à Giguère présents sur le talus.


Pourquoi retirer les étables à Giguère ? 
Cette espèce introduite et envahissante, avec ses branches cassantes, favorise l’érosion des berges de la rivière. Le retrait de ces arbres permettra aux espèces indigènes et adaptées au milieu de coloniser ces habitats, de diminuer la charge sédimentaire du cours d’eau et d’augmenter la biodiversité.


La deuxième étape était l’aménagement des bandes riveraines arbustives en replat du talus. Ce sont cinq espèces d’arbustes qui ont été plantées : aronie à fruits noirs, physocarpe à feuille d’obier, sureau du Canada, viorne trilobée et saule satiné. 


Voici quelques services qu’offrent les bandes riveraines en milieu agricole :

  • Amélioration de la qualité de l’eau

  • Rétention des sédiments

  • Stabilisation des berges

  • Filtration des matières fertilisantes et des pesticides

  • Augmentation de la biodiversité

  • Diminution des gaz à effet de serre


La troisième et dernière étape consistait en la stabilisation du littoral par phytotechnologies. Dans ce contexte agricole, nous avons expérimenté deux techniques de phytotechnologies : stabilisation par lits de plants et plançons et stabilisation par boutures de saule. Le rôle de ces aménagements est de limiter le phénomène d’érosion via l’implantation d’une végétation pérenne et d’améliorer l’écosystème riverain et la qualité de l’eau.


L’obligation de réaliser les travaux de phytotechnologie avec des végétaux en dormance nous a contraints à modifier notre échéancier et à retarder les aménagements en littoral à la fin octobre 2024. Considérant la météo défavorable pour une plantation optimale, nous avons dû repousser une partie des plantations au printemps 2025. Au courant des dernières semaines, l’équipe technique d’AGIR Maskinongé et ses partenaires étaient donc à pied d’œuvre sur le terrain pour finaliser les travaux. Les résultats de fin de projet seront diffusés au courant de l’été 2025.

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Amélie St-Yves
Coordonnatrice de projets

« Je suis extrêmement contente et fière d’assister à l’aboutissement du projet de restauration écologique d’un tronçon de la rivière du Bois Blanc. Il s’agit d’un projet sur lequel je travaille depuis mon entrée en poste à l’organisme. La collaboration des producteurs agricoles et des autres partenaires du projet nous a permis d’enfin concrétiser en champ un aménagement qui permet la cohabitation entre l’agriculture et la faune. »

Les prochaines étapes
Dès l’été 2025, il est prévu de mettre en application un programme de suivi environnemental et expérimental afin d’obtenir un portrait global de la performance des aménagements. La continuité de la prise de données durant cinq (5) années suivants la réalisation des travaux permettra d’observer l’évolution de la santé du cours d’eau en plus de connaître l’efficacité des aménagements dans ce type de milieu qui est présent à de nombreux autres endroits en terre agricole. En espérant inspirer les futurs projets de restauration !


Ce projet est réalisé grâce à la collaboration de la coopérative de solidarité en protection de l’eau RAPPEL, la MRC de Maskinongé, la Municipalité de Maskinongé et les entreprises agricoles partenaires.

Ce projet est réalisé grâce à la contribution du Programme Interactions communautaires (PIC), lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026 et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec, ainsi qu’au soutien financier du Programme pour la conservation du lac Saint-Pierre de la Fondation de la faune du Québec, programme rendu possible grâce à la contribution du Gouvernement du Québec.

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Coups de coeur

Le rôle des organismes de bassins versants dans la planification forestière

La Table de gestion intégrée des ressources du territoire
Depuis 2019, AGIR Maskinongé représente les organismes de bassins versants de Lanaudière à la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire ou TGIRT. Cette table de concertation, coordonnée par la MRC de Matawinie,  rassemble tous les usagers de la forêt : ZECs, pourvoiries, Réserves fauniques, trappeurs, fédérations de motoneige, MRC, acériculteurs, représentants des scieries, secteur touristique, titulaires de baux de villégiature, conseil régional de l’environnement (CRE) et organismes de bassins versants. Les représentants du ministère des forêts sont également présents.

Visite de chantier forestier avec la TGIRT

  Visite de chantier forestier avec la TGIRT  

Forêt

Les objectifs de cette table sont de discuter des enjeux de chacun en forêt publique et de chercher à les concilier. Au fil des années, différents sujets ont été abordés, dont certains nous touchent davantage, comme les milieux humides d’intérêt ou la voirie forestière, qui affecte les cours d’eau à travers les ponts et ponceaux, ainsi que les sédiments que peuvent générer les chemins vers les milieux hydriques. Notre rôle d’organisme de bassin versant est de faire valoir les enjeux liés à l’eau dans une optique de conciliation des usages. Nous travaillons donc avec l’industrie forestière et l’ensemble des utilisateurs du territoire pour proposer une planification et des pratiques qui réduisent les impacts sur les milieux aquatiques.

La prise en compte des milieux humides et hydriques dans le régime forestier
Il faut savoir que dans le Règlement sur l’aménagement durable des forêts (RADF), qui régit les opérations forestières, de nombreuses mesures sont déjà présentes pour la protection des lacs et des rivières, ainsi que des milieux humides. Des bandes boisées de 20 mètres sont systématiquement laissées le long des lacs et des rivières, la construction des traverses de cours d’eau et la construction des chemins sont réglementées pour éviter l’envoi de sédiments vers les milieux hydriques et les opérations forestières doivent éviter au maximum de faire des ornières, ce qui risque d’augmenter la quantité de terre et de sable qui sont lessivés vers les cours d’eau. De plus, les frayères et certains habitats fauniques sensibles sont protégés.

La rivière Mastigouche, au cœur de la forêt publique de notre territoire

  La rivière Mastigouche, au cœur de la forêt publique de notre territoire  

Cependant, pour certains cas particuliers, les mesures réglementaires ne suffisent pas. C’est le cas du lac Crystal, un lac ultra-oligotrophe à la tête de notre bassin, dont la qualité de l’eau est exceptionnelle. Dans un tel cas, l’OBV a participé à l’harmonisation du chantier forestier qui touche le lac et a collaboré avec la scierie et le MRNF pour mettre en place des mesures supplémentaires permettant de réduire au maximum les impacts potentiels sur le lac et conserver ce milieu d’exception.


Plusieurs types de milieux humides sont également protégés par la réglementation, mais dans beaucoup de milieux humides boisés, tels que les tourbières boisées et une grande partie des marécages arborescents, l’aménagement forestier est autorisé.

Poursuivre la concertation pour faire évoluer les connaissances et les pratiques
Au fil du temps, nous avons tissé des liens et établi une belle collaboration avec l’ensemble des membres de la TGIRT de Lanaudière, qui nous permettent de discuter et de travailler sur les enjeux de l’eau. Cette collaboration va nous permettre de lancer un projet sur les milieux hydriques sensibles afin de mieux identifier les milieux connus (habitats aquatiques ayant fait l’objet d’études, frayères), mais aussi des milieux d’exception pour lesquels les mesures de protection doivent aller au-delà du cadre réglementaire. Grâce à ce projet, nous espérons influencer la planification forestière de manière à ce que l’aménagement forestier se réalise en harmonie avec nos milieux les plus fragiles.

Pour plus d’informations sur la planification forestière et la TGIRT : https://foretlanaudiere.org/

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