Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé


RENOUV'EAU
Le bulletin de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Numéro 31
Volume 3
Octobre 2025
Édito

Jean-Claude Charpentier, président
En cette période d’élections municipales, je veux souligner combien l’appui des municipalités et des MRC de notre territoire nous est précieux. Par leurs initiatives en faveur de nos lacs et nos rivières, par les projets auxquelles elles ont collaboré, par les liens que nous avons établis avec elles, elles jouent un rôle essentiel dans la protection de nos ressources en eau.
L’été 2025 a été dur pour les ressources en eau. Avec les changements climatiques, les périodes de forte sécheresse risquent de devenir de plus en plus fréquentes, mais aussi des événements de crues intenses, comme nous avons pu en connaître en août 2024. Nous souhaitons que les nouveaux élus prennent la mesure des défis qui nous attendent et qu’ils comprennent le rôle indispensable qu’ils peuvent jouer pour améliorer la résilience de leurs communautés.
Tel que nous l’avons fait au cours des vingt dernières années, nous allons continuer à accompagner les municipalités et les MRC, pour les aider à trouver les meilleures solutions possibles à leurs problématiques liées à l’eau.
Bonne chance à tous les candidats et candidates, nous serons heureux de collaborer avec vous !

Delphine Deléglise, directrice
C’est une vingt et unième année d’existence pour AGIR Maskinongé. Nous sommes fiers de nos réalisations et de la mobilisation que nous avons créée autour des enjeux de l’eau. L’environnement demande de l’énergie, un enthousiasme à toute épreuve et une remise en question permanente. Il nous faut donc composer avec des restrictions budgétaires qui affectent le suivi de la qualité de l’eau, en raison de la coupure d’une station du Réseau-rivières et du raccourcissement de la durée d’échantillonnage, mais aussi nos capacités d’agir et d’accompagner le milieu. En effet, plusieurs programmes gouvernementaux qui nous permettaient d’accompagner et de soutenir les acteurs de l’eau de notre territoire dans leurs actions sont réduits ou supprimés.
Il va donc falloir nous retrousser les manches, nous réinventer et solliciter l’appui de nos communautés locales pour passer à travers cette période sombre. L’eau est une ressource indispensable, elle fait partie des richesses du Québec et c’est notre avenir à toutes et à tous qui est en jeu quand il s’agit de la protéger. C’est pourquoi nous mettrons tous les efforts nécessaires pour poursuivre notre mission.
Je tiens à remercier particulièrement tous les élu(e)s municipaux qui, au cours de ces années, ont contribué à protéger nos ressources en eau. Votre engagement au service de la population et de nos territoires est important. Nous poursuivrons les efforts avec ceux qui reconduisent leur mandat et nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux élu(e)s, avec qui nous sommes prêts à collaborer.

À la une
Mois de l'eau 2025 : un mois riche en actions et en sensibilisation !
Le Québec détient 3 % des réserves mondiales d’eau douce renouvelable. Avec ses 3,6 millions de lacs, rivières et plans d’eau, cette ressource essentielle façonne notre territoire, notre santé, notre culture et notre économie. Mais elle reste fragile : pollution, changements climatiques et microplastiques mettent les milieux aquatiques sous pression, entraînant prolifération d’algues, perte de biodiversité et dégradation des plages.
C’est dans ce contexte que le Mois de l’eau 2025 a mis l’accent sur la qualité de l’eau et la lutte contre la pollution aquatique.
« Cette initiative est prévue dans la Stratégie québécoise de l'eau 2018-2030, qui déploie des mesures concrètes pour protéger, utiliser et gérer l'eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable. »
Du 15 mai au 15 juillet, citoyen(ne)s, municipalités, associations et partenaires ont uni leurs efforts pour préserver la qualité de l’eau et la biodiversité sur notre territoire. Voici un aperçu des temps forts de cette édition.
Distribution de végétaux : protéger les rives du bassin versant
Le 30 mai, 747 végétaux ont été distribués à 5 associations de lacs et 4 municipalités, représentant 19 espèces différentes, allant du myrique baumier au saule satiné, en passant par le sureau du Canada, l’iris versicolore ou l’aronie à fruits noirs. Ces plants ont été offerts aux citoyen(ne)s et aux municipalités afin de revégétaliser les bandes riveraines, protégeant ainsi les berges contre l’érosion, améliorant la filtration des nutriments et offrant un habitat pour la faune locale.
Au-delà de la distribution, les participant(e)s ont reçu des conseils pratiques sur le choix des espèces adaptées à leur rive, sur les techniques de plantation et sur la réglementation en vigueur. L’initiative permet ainsi d’allier action concrète et sensibilisation, en donnant aux citoyens les outils pour devenir acteurs de la protection de l’eau.


Ateliers et kiosques : sensibiliser le grand public
Durant le Mois de l’eau, plusieurs ateliers et kiosques interactifs ont été proposés pour sensibiliser la population à la protection des milieux aquatiques.
-
À la Fête du voisinage de Saint-Damien, un kiosque ludique a permis aux participant(e)s de découvrir de manière concrète le rôle de l’eau dans notre environnement et d’apprendre sur les bonnes pratiques à adopter pour la protéger au quotidien.
-
Lors de l’atelier sur les espèces exotiques envahissantes au débarcadère du lac Maskinongé, Ozero Solutions, mandatée par le RAPPEL et financée par Pêches et Océans Canada, a présenté le fonctionnement d’une station mobile de nettoyage des embarcations et rappelé l’importance de prévenir la propagation des EEE. L’activité a réuni plusieurs partenaires : le comité de gestion du lac Maskinongé, qui a accueilli l’événement à la station de lavage, les Amis du lac Maskinongé, qui ont présenté leurs actions et le lancement de leur escouade de surveillance des plantes aquatiques envahissantes, AGIR Maskinongé, qui a animé un kiosque sur le concept de bassin versant et la prévention des EEE, ainsi que le Comité ZIP du lac Saint-Pierre, qui a présenté la réserve mondiale de la biosphère et les principales espèces de poissons.
-
La tournée d’Ozero Solutions s’est poursuivie dans la région avec une démonstration le 27 juin à la mairie de Saint-Damien et une autre le 28 juin au lac Hénault, en collaboration avec le comité des citoyens du lac Hénault et le Comité Santé du lac Ste-Rose. Ces activités, ouvertes à toute la population, ont permis de sensibiliser petits et grands à l’importance de protéger les lacs et rivières, un lavage d’embarcation à la fois.


Sorties nature : apprendre en plein air
Les sorties nature ont offert aux jeunes une expérience d’apprentissage immersive et concrète. Les 13 et 17 juin, 3 enseignantes et 30 élèves de 5e et 6e année des écoles Saint-Cœur-de-Marie et Youville ont exploré les milieux humides et hydriques de la Pourvoirie Domaine du Renard Bleu à Saint-Damien.
Les participant(e)s ont été répartis en plusieurs ateliers : découverte de la faune et de la flore locale, observation des insectes aquatiques, initiation à la pêche et à l’identification de poissons, randonnée guidée en milieux humides et forestiers et un atelier de conte sur le terroir local, qui a permis de relier connaissances scientifiques et culturelles.
Encadrés par des guides et 4 bénévoles, les élèves ont mis en pratique les notions vues en classe, tout en développant leur curiosité scientifique et leur respect pour les milieux naturels.
Ces sorties permettent de sensibiliser la prochaine génération à l’importance de protéger les rivières, les lacs et les milieux humides, tout en offrant une expérience à la fois éducative et concrète.
Trousse d’économie d’eau : chaque geste compte
La consommation domestique représente près de 40 % de l’eau utilisée dans un ménage (douche, lavabos, etc.). Pour aider les citoyen(ne)s à réduire leur empreinte, nous avons proposé des trousses à faible coût pour optimiser l’usage de l’eau à la maison. Même si un seul citoyen a participé cette année, l’action illustre l’importance de chaque geste pour préserver l’eau.
Chiffres clés du Mois de l’eau 2025
-
Distribution de végétaux : 747 plants distribués à 4 municipalités et 5 associations de lacs pour revégétaliser les bandes riveraines.
-
Ateliers et kiosques : 36 personnes ont pris part à 4 activités organisées par 5 partenaires pour sensibiliser à la protection des milieux aquatiques et à la prévention des espèces exotiques envahissantes.
-
Sorties nature : 2 écoles et 41 personnes ont participé à 2 journées d’activités en plein air, découvrant les milieux humides et hydriques et apprenant à les protéger.
-
Trousse d’économie d’eau : promotion d’outils permettant de réduire la consommation d’eau potable à la maison et d’adopter de bonnes pratiques au quotidien.
Le Mois de l’eau est une occasion de rappeler que l’eau est notre or bleu. Pour découvrir toutes les activités prévues à travers la province et suivre nos actions locales, consultez notre page Facebook, notre site web et le site du Mois de l'eau.
Merci à tous les citoyen(ne)s, partenaires et bénévoles qui ont contribué à faire du Mois de l’eau 2025 un succès !
Ensemble, faisons briller les berges !
Chaque déchet ramassé est un geste concret pour protéger nos rivières et nos lacs. Grâce à un financement du Gouvernement du Québec, les organismes de bassins versants (OBV) et les comités ZIP de la province ont reçu le mandat de réaliser des corvées de nettoyage de berges. L’objectif : sensibiliser les citoyens et retirer des déchets nuisibles à la qualité de l’eau et à la beauté des paysages.
Du 3 mai au 29 septembre 2025, plusieurs actions ont été menées dans notre bassin versant, mobilisant municipalités, associations, bénévoles et partenaires locaux. Voici un aperçu détaillé des temps forts de cette édition.
« Nos bords de route, j’me ramasse ! » – 3 mai 2025
En collaboration avec plusieurs partenaires locaux, le comité "Nos bords de route, j'me ramasse !" des Amis de l’environnement Brandon a organisé quatre grandes corvées simultanément dans les sous-bassins versants de la rivière Matambin, de la rivière Mandeville, des environs immédiats du lac Maskinongé et de l'amont de la rivière Maskinongé. L’objectif était de mobiliser les communautés locales afin de retirer les déchets nuisibles à la qualité de l’eau et à la beauté des paysages, tout en sensibilisant la population à l’importance de protéger nos milieux aquatiques.
Au total, 225 bénévoles se sont mobilisés et ont ramassé 4 166 kg de déchets sur 102 km, tout en effectuant un tri des matières pour mieux comprendre la pollution présente dans chaque secteur. Les déchets ont été triés par catégories : déchets résiduels, recyclables, consignables et matériaux apportés à l’écocentre.
Voici quelques observations :
-
Les mégots de cigarette, le plastique et les déchets de restauration rapide sont les types de déchets les plus fréquents.
-
Les dépôts volumineux (pneus, pièces de véhicules, matériaux de construction) représentent une proportion importante du poids total.
-
Les recyclables et consignables ont été valorisés localement. Ceux-ci ont été remis aux organisations suivantes : Danse sportive et artistique Mandeville, L'abri Bouffe St-Damien et École Germain Caron (Saint-Didace).
Tableau 1. Bilan de la corvée collective par municipalité

Tableau 2. Répartition des déchets pour l'ensemble des municipalités (poids par grande catégorie)

Une analyse plus poussée a été réalisée par AGIR Maskinongé sur 6 sacs de déchets pour mieux comprendre la nature de la pollution : les mégots de cigarette et les déchets de restauration rapide (tasses, bouteilles, emballages) représentent plus de 40 % du total des déchets, tandis que les plastiques et les styromousses sont très présents et persistants.
Tableau 3. Tri approfondi : analyse des 6 sacs de déchets récoltés à Saint-Gabriel-de-Brandon

Ce projet montre l’impact concret de l’action collective sur la propreté des berges et la sensibilisation à l’environnement. Les corvées collectives de nettoyage sont des outils efficaces pour mobiliser les citoyen(ne)s et renforcer le sentiment d’appartenance à la région.
Partenaires
-
Les Amis de l’environnement de Brandon – Comité « Nos bords de route, j’me ramasse ! »
-
Association du lac Thomas
-
Municipalité de Saint-Damien
-
Municipalité de Mandeville
-
Ville de Saint-Gabriel
-
Municipalité de Saint-Gabriel-de-Brandon
-
Municipalité de Saint-Didace
-
Yves Perron (député de Berthier–Maskinongé)
-
Café Coop Bal Maski
-
RONA Quincaillerie Piette
-
Princess Auto
-
Manon Rainville Design Inc.
-
Papeterie Beaulieu
-
La Ruche Saint-Damien
-
Aux Trouvailles de Mandeville
Financement
Ce projet a été réalisé grâce à la participation financière de :
-
Gouvernement du Québec
Nettoyage de la Petite rivière du Loup – 2 juin 2025
À Sainte-Ursule, 191 kg de déchets ont été retirés de la Petite rivière du Loup grâce aux efforts combinés de l’OBV des rivières du Loup et des Yamachiche (OBVRLY), d’AGIR Maskinongé, de la Municipalité de Sainte-Ursule et d’une résidente riveraine.
L’OBVRLY a mis sur pied une tournée d’activités de création artistique à partir des déchets récoltés dans chaque cours d’eau, suivie d’une exposition publique extérieure. Nous avons alors collaboré dans la réalisation d'une œuvre avec les élèves de 5e année de l’école Belle-Vallée de Sainte-Ursule, accompagnés de leur enseignante Mme Marie-Pascale De Grandpré et de l’artiste Catherine Bard de Saint-Élie-de-Caxton.
Pour en savoir plus sur le volet artistique de ce projet, consultez le communiqué de presse de l'OBVRLY.
Après la collecte, les déchets ont été pesés et triés afin de mieux comprendre la composition des matières retrouvées dans le cours d’eau.
L’analyse des données montre que les morceaux de verre sont les déchets les plus fréquents, représentant à eux seuls 52 % du total des déchets récoltés. Ce constat met en lumière la persistance du verre dans les milieux naturels et l’importance d’une meilleure gestion de cette matière recyclable.
Ce tri a permis de détourner plusieurs dizaines de kilos de matières recyclables ou valorisables des sites d’enfouissement, tout en sensibilisant les participant(e)s à la gestion responsable des déchets.
Tableau 4. Répartition par catégorie des déchets récoltés dans la Petite rivière du Loup à Sainte-Ursule

Partenaires
-
OBV des rivières du Loup et des Yamachiche (co-organisateur)
-
Municipalité de Sainte-Ursule
-
École Belle-Vallée (Sainte-Ursule)
-
Citoyennes de Sainte-Ursule
Financement
Ce projet a été réalisé grâce à la participation financière de :
-
Gouvernement du Québec
-
MRC de Maskinongé
Nettoyage de la rivière Maskinongé – 29 septembre 2025
Une équipe de 11 participant(e)s s’est mobilisée pour nettoyer 1 km de la rivière Maskinongé, retirant 788 kg de déchets, principalement du métal et du verre. L’activité a combiné effort physique, sensibilisation et découverte du milieu naturel, grâce à la participation de 7 bénévoles, 3 membres de l’équipe AGIR Maskinongé, Francis Galarneau, expert en sécurité et formateur en rivière, et la Municipalité de Maskinongé.
Le tri des 1 739 lb (près de 788 kg) de déchets retirés de la rivière Maskinongé offre un aperçu révélateur de la nature des polluants retrouvés dans le milieu. Les métaux dominent largement la collecte avec plus de 520 kg, suivis par les morceaux de verre, qui totalisent 67 kg. Ensemble, ces deux catégories représentent la majeure partie des rebuts retirés. Des pneus, des matériaux de construction ainsi que divers plastiques ont également été retirés de la rivière. Enfin, environ 63 kg de déchets non recyclables, tels que du textile, du caoutchouc et d’autres matières résiduelles, ont été dirigés vers l’enfouissement.
Ce tri permet non seulement de quantifier la pollution présente, mais aussi de mieux cibler les efforts de sensibilisation et de prévention afin de réduire à la source ces déchets qui nuisent à la santé de nos cours d’eau.
Tableau 5. Répartition par catégorie des déchets récoltés dans la rivière Maskinongé à Maskinongé

Partenaires
-
Municipalité de Maskinongé
-
Municipalité de Saint-Didace – Maison de la rivière Maskinongé
-
Loisir et Sport Lanaudière
-
Riverain(e)s de la rivière Maskinongé
Financement
Ce projet a été réalisé grâce à la participation financière de :
-
Gouvernement du Québec
Ces actions illustrent l’importance de mobiliser la communauté pour protéger nos cours d’eau et sensibiliser aux bonnes pratiques environnementales. Chaque corvée, chaque geste, chaque déchet retiré contribue à préserver la qualité de l’eau et la biodiversité, tout en renforçant le lien des citoyens avec leur milieu naturel.
Pour plus d’informations et pour rejoindre le mouvement de nettoyage des berges :
Mieux connaître pour mieux aménager : une approche concertée pour la protection des milieux hydriques en forêt publique
En 2024, dans le cadre de l’harmonisation d’un chantier forestier qui touchait deux lacs, nous avons fait le constat que dans plusieurs secteurs d’exploitation forestière, nous manquions d’informations précises pour bien planifier les activités et éviter d’endommager des habitats fragiles. La qualité de l’eau et le type d’habitats que certains lacs et rivières offrent aux espèces qu’ils abritent sont mal connus.
Le Règlement sur l’aménagement durable des forêts (RADF) contient un certain nombre de mesures pour protéger ces milieux, mais ces mesures sont parfois insuffisantes ou difficiles à appliquer en raison du manque de connaissances.
C’est pour combler cette lacune qu’a été lancé le Projet d’acquisition de connaissances sur les milieux hydriques sensibles en forêt publique, une initiative régionale qui vise à mieux comprendre et protéger ces écosystèmes essentiels.
Un territoire d’étude vaste et diversifié
Le projet se déroule sur l’ensemble de l’unité d’aménagement 06271, un territoire forestier couvert par trois grands bassins versants :
-
celui de la rivière Saint-Maurice, au nord,
-
celui de la rivière Maskinongé, au sud-est,
-
et celui de la rivière L’Assomption, au sud-ouest.

La chute à Patoche, rivière Mastigouche
Un projet de collaboration et de partage des connaissances
Le projet est une initiative de la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire (TGIRT) de Lanaudière, réalisé en partenariat avec trois organismes de bassins versants (OBV) : AGIR Maskinongé, qui représente les OBV à la TGIRT, BVSM (Bassin Versant Saint-Maurice) et OBV L’Assomption. Ces organisations possèdent une expertise reconnue dans la protection des milieux aquatiques. Elles participeront à la validation des données, à la mobilisation des acteurs locaux, notamment les territoires fauniques structurés (TFS) et la communauté Attikamekw, ainsi qu’à la formulation de recommandations adaptées à la réalité du terrain.
Cette approche collaborative permettra d’intégrer les savoirs scientifiques, les connaissances locales et les réalités du milieu forestier.
Comprendre pour mieux aménager
Concrètement, le projet vise à identifier et cartographier les milieux hydriques sensibles – lacs de tête, frayères et habitats aquatiques importants – et à évaluer leur sensibilité face aux pressions forestières. Les analyses combineront la géomatique et la validation terrain par les acteurs locaux.
Les résultats serviront à proposer des mesures d’aménagement forestier plus adaptées, qui tiennent compte des réalités hydrologiques sans empêcher les activités économiques. Ainsi, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et les industries forestières seront concertés pour aboutir à des mesures réalistes et applicables. Par exemple, certaines zones pourraient bénéficier d’une planification des coupes ajustée ou d’une fermeture ciblée de chemins forestiers.

Lac Crystal
Crédit photo : Association du lac Crystal
Des retombées concrètes pour la gestion durable des forêts
À la fin du projet, une base de données géoréférencée et une synthèse cartographique des milieux hydriques sensibles seront produites ainsi qu’une série de recommandations qui pourront s’intégrer dans les planifications forestières ou les mesures d’harmonisation. Ces outils permettront aux gestionnaires du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et aux Tables de gestion intégrée des ressources et du territoire (TGIRT) de prendre des décisions mieux éclairées.
Coups de coeur
Une nouvelle bande riveraine de démonstration prend racine
à la Maison de la rivière Maskinongé !
Déjà deux ans que nous sommes déménagés à Saint-Didace sur le magnifique site de la Maison de la rivière Maskinongé. Étant maintenant situés en bordure de la rivière Maskinongé, nous nous devons de montrer l’exemple en respectant la bande riveraine. C’est pourquoi, ce printemps, nous avons amorcé l’aménagement d’une bande riveraine de démonstration divisé en quatre sections distinctes :
-
La berge gourmande
-
Le jardin des pollinisateurs
-
La forêt renaissante
-
Le corridor vert jusqu’au quai
Plus de 200 végétaux ont été plantés, allant du chêne rouge aux fleurs colorées comme l’iris versicolore ou la rudbeckie laciniée. Certains, comme l’amélanchier ou le sureau, produiront même des petits fruits comestibles !
Grâce aux trois strates de végétaux (arbres, arbustes et herbacées), la bande riveraine joue plusieurs rôles essentiels : elle diminue l’érosion des berges, limite le ruissellement de l’eau de pluie et filtre naturellement une partie des polluants avant qu’ils n’atteignent la rivière. De plus, cet aménagement aura pour rôle de favoriser la biodiversité et de diminuer les gaz à effet de serre.
Le début d’un travail de longue haleine
Chaque année, grâce à la municipalité de Saint-Didace, nous planterons de nouvelles espèces et garnirons notre bande riveraine dans le but de protéger la rivière, mais aussi d’informer et de sensibiliser la population à l’importance du respect des bandes riveraines en bordure des plans d’eau. C’est pour cette raison qu’à moyen terme, des pancartes d’interprétation seront également installées sur le site.
Comme toute jeune plantation, cette bande riveraine est fragile. Pour lui donner toutes les chances de s’épanouir, nous demandons aux visiteuses et visiteurs de respecter les balises installées et de laisser les jeunes plants grandir en paix.
En reconstituant une bande riveraine diversifiée, la Maison de la rivière Maskinongé souhaite montrer qu’il est possible de concilier beauté du paysage, biodiversité et protection de l’eau. Chaque geste compte : en protégeant nos rives, nous protégeons la santé de nos rivières et de nos communautés.