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Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière de Maskinongé

DOSSIER : Les plantes à statut précaire

Le Québec possède une très grande diversité d'espèces fauniques et floristiques en raison de l’immensité de son territoire. C’est ce qu’on appelle la biodiversité. Cette biodiversité est composée de plus de 40 000 espèces animales et végétales différentes. Cette forme de vie est très importante, car elle nous rend de grands services.  En effet, elle possède une valeur écologique, scientifique, alimentaire, économique, médicinale, culturelle ou sociale. Par exemple, le carcajou occupe une place importante dans la culture Amérindienne et le Ginseng à cinq folioles à des propriétés médicinales.  Certaines plantes, en raison de la disparition des milieux naturels qui constituent leur habitat, ou en fonction d'une trop grande exploitation (cueillette, récolte commerciale), se retrouvent en situation précaire.

 

Les espèces dites menacées sont des espèces dont la répartition est devenue si restreinte, ou le nombre de plantes si peu important qu'elles sont sur le point de disparaître si la situation reste la même.

Les espèces vulnérables ne sont pas encore en voie de disparition, mais leur survie est menacée à moyen ou long terme si rien n'est fait pour préserver leurs habitats et leurs populations.

Régulièrement, des plantes sont également ajoutées comme étant susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables.  Si leur situation s'améliore, elles sont ensuite retirées de la liste.  Dans le cas contraire, elles peuvent basculer dans la liste des espèces vulnérables, ou même menacées.

Il faut ajouter à cette classification une série d'espèces vulnérables à la récolte commerciale, qui ne font pas l'objet de mesures de protection parce qu,elles sont encore abondantes au Québec.  toutefois, ce sont des plantes à surveiller car plusieurs espèces récoltées de façon commerciale ont fini par rejoindre la liste des espèces vulnérables, comme l'ail des bois.

 

Le Québec s’est engagé à protéger ces espèces en adoptant plusieurs mesures comme la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables qui règne depuis 25 ans, en appliquant des stratégies de plans d’actions et en établissant des territoires protégés à travers la région en entier. Toutefois, comme les experts ne peuvent parcourir l’immensité du territoire québécois, les citoyens sont eux aussi une source d’aide importante. Vous pouvez en tout temps, lorsque vous pensez apercevoir une espèce menacée ou vulnérable, signaler sa présence en vous rendant sur le site web de la CDPNQ. Vous pouvez également prendre des photos et avertir l’équipe de AGIR Maskinongé. Par contre, prenez garde de ne pas piétiner un végétal, de ne pas arracher un spécimen de plante ou bien de déranger l’animal que vous cherchez à identifier.  Nous vous remercions d’avance de contribuer à la conservation des espèces du Québec.

 

Quelques exemples d'espèces floristiques vulnérables ou menacées au Québec, qui sont susceptibles de se retrouver dans notre bassin versant

Corallorhize d'automne

(Corallorhiza odontorhiza var. ondontorhiza)

 

Cette plante herbacée vivace peut atteindre 15 cm. Elle possède une tige très fine qui peut passer du brun pâle au rougeâtre. On retrouve entre 4 et 11 fleurs sur la partie terminale de sa tige. On peut l’apercevoir dans des forêts peu denses, dominées par le hêtre, l’érable à sucre et le chêne rouge. L’activité humaine est son unique menace pour le moment.

Menacée

Espèces menacées

Phégoptère à hexagones

(Phegopteris hexagonoptera

 

Se retrouvant souvent dans les érablières à sucre mature, le Phégoptère à hexagones occupe le parterre des zones d’écoulement latéral ou les sous-bois peu fourni en arbustes. Le développement urbain et agricole, le pacage des boisées de ferme, ainsi que les mauvais aménagements forestiers sont les principaux problèmes qui explique son statut d’espèce menacée au Québec.

Menacée

Ginseng à cinq folioles

(Panax quinquefolius Linné)

 

La cueillette, les aménagements forestiers non appropriés, la crise du verglas de 1998, ainsi que la diminution et la disparition de son habitats constituent les principales menaces de sa survie. En effet, cette espèce est également cultivée à partir de semences commerciales dans son habitat naturel, ce qui constitue un autre danger pour la Ginseng. On le retrouve, entre autre, dans les érablières à sucre plus au Sud, sur terrains plats ou sur pentes moyennes à abruptes. Sa tige dressée qui mesure entre 20 et 60 cm porte de une à quatre feuilles finement dentées composées de trois à cinq folioles.  Au centre de ceux-ci se s’érige une ombelle composée de fruits rouge vifs ou bien de 6 à 20 minuscules fleurs blanche-verdâtre.

Menacée

Orme liège

(Ulmus thomasii Sargent)

 

L’Orme liège à comme principaux problèmes le développement urbain et agricole, l’exploitation des carrières, la coupe accidentelle et la mauvaise pratique forestière. De plus, les arbres matures sont souvent affectés par la maladie hollandaise de l’Orme. On le retrouve souvent en compagnie de l’Orme d’Amérique et de l’érable à sucre sur des escarpements. Les feuilles de l’Orme liège sont asymétriques et coriaces. Son tronc se distingue par une écorce liégeuse gris foncé avec des crêtes profondes. Finalement, ses branches noirâtres sont munies de petits poils avec des crêtes entrecroisées.

Menacée

Hélianthe à feuilles étalées

(Helianthus divaricatus Linné)

 

Cette jolie herbacée possède une tige dressée sans poils et peu rugueuse. Généralement, une à deux fleurs jaunes vives se dressent au sommet de sa tige, mais on peut parfois en apercevoir plus de vingt. De petites feuilles mesurant moins de 5 millimètres s’opposent tout au long de la tige. Les raisons de son statut ne sont pas la conséquence des actions humaines. Sa vulnérabilité s'explique simplement par une grande difficulté à se reproduire de façon sexuée. De ce fait, il lui est presque impossible de coloniser de nouveaux territoires.

Vulnérable

Espèces vulnérables

Ail des bois

(Allium tricoccum Aiton)

 

Cette plante herbacée vivace possède de une à trois feuilles mesurant de 10 à 30 centimètres. Elle possède également une hampe de 15 à 40 centimètres de hauteur sur laquelle se dresse une ombelle de petites fleurs blanches (15 à 40). L’entièreté de la plante sent et goûte l’ail, ce qui en fait une plante utilisée en cuisine. On la retrouve dans les forêts dominées par l’érable à sucre, au milieu ou au bas des versants, près des cours d’eau. La diminution de l’ail des bois est avant tout causée par la cueillette des bulbes en trop grande quantité et le développement urbain et agricole.

Vulnérable

Érable noir

(Acer nigrum

 

Cet arbre, très semblable à l’érable à sucre, peut se différencier par ses feuilles à trois lobes, contrairement à l’érable à sucre qui en possède cinq. De plus, le revers de la feuille et son pétiole sont recouvert de petits poils. Aussi, à l’automne, les feuilles de l’érable noir prennent des couleurs de jaune et de brun, beaucoup moins vives que celles de l’érable à sucre. Les raisons de sa vulnérabilité sont les suivantes : l’expansion urbaine, les aménagements et la fréquentation humaine.

Vulnérable

Conopholis d’Amérique

(Conopholis americana

 

On le retrouve habituellement au pied du chêne rouge. Ce parasite est dépourvu de chlorophylle, c’est-à-dire qu’il ne possède pas la couleur verte. En fait, cette plante ressemble plutôt au cône du pin blanc, dépourvu de poils. Elle est d’une couleur jaunâtre et devient brun sombre à l’automne. Elle pousse souvent en groupe et peut atteindre une hauteur de 25 centimètres. Cette espèce est menacée par les coupes forestières et la construction de nouvelles routes, ainsi que les nouvelles constructions domiciliaires au sommet des montagnes , plus en plus fréquentes.

Vulnérable

Espèces vulnérables à la récolte

Cardamine carcajou

(Cardamine dyphilla

 

On la retrouve dans les forêts riches et humides du Québec. Comme il faut plusieurs années à la Cardamine pour atteindre une taille suffisante à la revente, les fournisseurs préfère s’approvisionner directement en milieu naturel, ce qui la rend vulnérable à la cueillette. D’autres facteurs sont responsables de son déclin comme le développement urbain et agricole, le broutage du cerf de Virginie, la coupe forestière et la destruction d’habitats. Sur une tige de 20 centimètres de hauteur s'érigent deux feuilles (rarement trois) grossement dentées, trifoliées. Au centre, s’élèvent au sommet de la tige plusieurs fleurs blanches à quatre pétales.

Vulnérable à la récolte

Lis du Canada

(Lilium canadense Linné)

 

C'est une grande plante vivace à tige raide dressée qui peut atteindre jusqu’à 2 m. De longue feuilles sont dispersées en verticilles tout le long de la tige. De une à seize grandes fleurs jaunes orangées, tacheté brune à l’intérieur sont penchés sur de longs pédoncules.  Il vit dans les forêts ou les milieux ouverts relativement humides. Plusieurs facteurs contribuent à sa baisse de population. Le broutage des cerfs de Virginie, le développement urbain et agricole, les aménagements forestiers non appropriés et la destruction d’habitats en sont quelques exemples. De plus, la culture de spécimens sauvages entiers à des fins horticoles est une grande menace pour le Lis du Canada. Pour une question de rendement, le fournisseur à tendance à s’approvisionner en milieu naturel puisqu’une Lis prend de trois à cinq ans avant de devenir attrayante pour le consommateur. 

Vulnérable à la récolte

Matteuccie fougère-à-l’autruche

(Matteuccia struthiopteris

​

Cette plante herbacée vivace qui peut atteindre 1,75 m de hauteur se retrouve dans les forêts de feuillus riches, ombragées et humides ou bien dans les plaines inondables et les fossés. La récolte de spécimens entiers directement en milieu naturel pour le marché d’horticulture exerce une pression non négligeable pour les espèces sauvages. C’est une des raisons pourquoi la Matteucie fougère-à-l’autruche porte le statut de vulnérable au Québec.

Vulnérable à la récolte

Asaret du Canada (gingembre sauvage)

(Asarum canadense)

 

Étant désignée comme vulnérable au Québec, l’Asaret du Canada est fortement cueillie en milieu naturel à des fins d’horticulture. Se retrouvent dans les érablières riches et humides du Québec, il est également menacées par le broutage des cerfs de Virginie, les mauvais aménagements forestiers, la coupe forestière, la destruction de son habitat ainsi que par le développement urbain et agricole. Fortement pubescente, cette plante herbacée vivace possède à tout coup deux feuilles de 10 à 18 de diamètre. Elle possède également des fleurs solitaires de couleur pourpres brunâtres formées de trois sépales, se cachant sous les feuilles. 

Vulnérable à la récolte

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