Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
RENOUV'EAU
Le bulletin de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière de Maskinongé
La mécanique des crues
Les cours d’eau changent au fil des saisons, particulièrement sous un climat nordique comme celui du Québec. En effet, en hiver, de grandes quantités d’eau sont retenues en milieu terrestre sous forme de neige et de glace. Lors du dégel printanier, de grandes quantités d’eau se rendent donc vers les plans d’eau et les cours d’eau. Les cours d’eau et les lacs naturels sont adaptés à ces changements. Hors des périodes de crue, le lit mineur accueille l’écoulement de l’eau. Mais si l’on observe bien, autour de ce lit mineur, on peut voir de la végétation adaptée à des conditions plus humides, des marais et des marécages, d’anciens méandres. Même s’il n’y a pas d’eau à ces endroits, la présence de baisseurs en bordure de l’eau, souvent accompagnées d’une végétation caractéristique (Par exemple myrique baumier, spirée à larges feuilles, cornouiller stolonifère, aulne rugueux) indiquent que l’eau déborde fréquemment à ces endroits : c’est le lit majeur. S’installer dans le lit majeur d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau implique donc d’être inondé fréquemment, lors de la crue printanière, mais aussi lors de certaines crues d’été ou d’automne liées aux fortes pluies.
Pour être plus proche de l’eau, on a souvent érigé les maisons sur des remblais pour les mettre hors d’eau. Mais les puits d’eau potable et les installations de traitement des eaux usées sont alors problématiques, puisque noyés par les crues. Et l’accès aux bâtiments peut s’avérer difficile pendant certaines périodes. D’autre part, en remblayant, on diminue l’espace disponible pour que l’eau déborde. En limitant les zones de débordement naturelles, on risque de provoquer des crues ailleurs, ou d’étendre la zone de débordement.
Les plaines inondables sont également des zones essentielles pour la reproduction de la faune aquatique : poissons, amphibiens, oiseaux aquatiques. L’occupation des plaines inondables du Saint-Laurent par des activités humaines telles que l’urbanisation ou l’agriculture sont une des causes principales de la diminution des stocks de perchaude dans le lac Saint-Pierre. Au Québec, pour protéger ces zones de débordement, on a mis en place la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, qui interdit les constructions.
En conclusion, si la rivière ou le lac déborde près de chez vous, c’est tout à fait normal. cela fait partie du cycle naturel des lacs et des cours d'eau. C'est pourquoi les règlements les plus récents limitent ou interdisent les constructions dans les zones à risque d'inondation.