Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Le bulletin de liaison de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
RENOUV'EAU
Le bulletin de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
RENOUV'EAU
Le bulletin de l'Association de la gestion intégrée de la rivière Maskinongé
Numéro 21 Volume 2 Novembre 2021
Édito
Jean-Claude Charpentier, président
C’est une fin d’année charnière pour les organismes de bassins versants (OBV) du Québec. En effet, le projet de loi 102 déposé par le gouvernement du Québec touche plusieurs aspects de la gestion intégrée de l’eau et notamment l’article qui définit les mandats des organismes de bassins versants.
En parallèle, les OBV du Québec travaillent activement à la refonte du cadre de référence de leurs activités ainsi qu’à l’élaboration d’une nouvelle forme de Plan directeur de l’eau (PDE). À l’issue de la convention 2021-2024 avec le ministère, notre organisme sera doté d’une stratégie de mobilisation et d’un nouveau Plan directeur de l’eau.
Nous collaborons également à un très beau projet de la municipalité de Saint-Didace, qui vise à sauvegarder l’ancien dépanneur du village en le transformant en un espace qui met en valeur le patrimoine de la région autour de la rivière Maskinongé. Ce bâtiment abritera un espace touristique et un centre d’interprétation sur l’eau, ainsi que nos futurs bureaux. On y trouvera également un débarcadère pour les canoés et les kayaks et une halte pour les promeneurs, à pied ou en vélo. Nous sommes très fiers de participer à cette belle initiative.
Je profite de l'occasion pour souhaiter un heureux temps des Fêtes et mes meilleurs vœux de santé à notre personnel ainsi qu'aux membres de notre conseil d'administration et de nos comités pour l'année 2022. Nous avons pu réaliser au cours des deux dernières années l'ampleur de l'importance du mot santé de la formule traditionnelle.
Je souhaite aussi ardemment que nous puissions nous revoir bientôt "personnellement en personne" afin de retrouver les sourires dont nous avons été privés depuis trop longtemps par les masques et la pandémie qui je l'espère s'achèvera en 2022.
Delphine Deléglise, directrice
Nous sommes heureux d’avoir passé un été de plus à collaborer avec les acteurs de l’eau de notre territoire, en sensibilisant les riverains au bon aménagement de leurs rives, en collaborant à l’élaboration du Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) de la MRC De D’Autray et à travers plusieurs activités et projets en milieu agricole.
Le 14 septembre dernier, nous avons organisé pour les producteurs agricoles une journée sur la santé des sols avec la Caravane des sols du MAPAQ. Celle-ci s’est tenue dans le cadre du projet des Laboratoires vivants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, piloté par l’UPA. Cette belle journée nous a permis de sensibiliser des producteurs agricoles et des agronomes de la région à l’importance de la santé des sols et aux techniques qui permettent de l’améliorer.
Que ce soit en milieu agricole, en milieu urbain, de villégiature ou en forêt, nous sommes actifs avec nos partenaires pour protéger les ressources en eau. Malgré ces deux années de pandémie, nous avons réussi à maintenir la mobilisation nécessaire et nous en sommes reconnaissants auprès des acteurs de l’eau, sans qui toutes les actions de préservation de nos ressources en eau ne pourraient pas avoir lieu.
Après avoir passé une partie de ces derniers mois à élaborer nos objectifs de conservation des milieux humides et hydriques, nous allons profiter du calme de l’hiver pour planifier les actions à mettre en œuvre en 2022, afin que l’eau reste au cœur des préoccupations de tous.
À la une
Installation d’une station hydrométrique dans la rivière du Bois-Blanc
Dans la municipalité de Maskinongé, la rivière du Bois-Blanc est bordée de terres agricoles. L’impact du ruissellement et de l’érosion des berges a une importance sur la qualité de l’eau, mais aussi, sur la dimension du cours d’eau. Lorsqu’il y a de l’érosion, à chaque montée des crues, un petit bout de terre se détache des berges et contribue à l’agrandissement du cours d’eau. Par conséquent, les propriétaires des terres adjacentes au cours d’eau perdent du terrain. L’ajout de nouveaux sédiments dans l’eau modifie la nature même de l’eau qui sert d’habitat aux poissons, aux insectes, aux amphibiens et bien d’autres.
En 2021, AGIR Maskinongé a lancé un projet d’aménagement des berges de la rivière du Bois-blanc. Notre objectif est de dresser un portrait de la rivière, aussi bien au niveau de sa biodiversité qu’au niveau hydrologique, afin de réaliser, en collaboration avec les producteurs agricoles, dont les terres bordent la rivière, un plan d’aménagement de la rivière qui permettra de diminuer l’érosion et d’améliorer la biodiversité.
Dans le cadre de ce projet, en août dernier, nous avons caractérisé la rivière en collaboration avec T2 Environnement. Cette étape nous a permis de délimiter la ligne des hautes eaux, de caractériser la morphologie du cours d’eau et d’inventorier les espèces végétales présentes, les espèces envahissantes et les infrastructures. Toutes ces informations serviront à bonifier le plan d’aménagement de la rivière. Par la suite, au mois d’octobre, nous avons installé une station hydrométrique avec l’aide d’une équipe du RAPPEL. Cette station a pour but de mesurer des paramètres hydrologiques qui serviront à évaluer les besoins et l’impact de l’aménagement de la rivière sur presque 4 km du cours d’eau. La station restera en place tout au long du projet et enregistrera des données en continu durant cette période.
Au total, trois sondes ont été installées : une sonde de mesure du niveau de l’eau (crues) et une sonde de mesure de la pression atmosphérique, qui ensemble, permettront de mesurer les variations de niveau d’eau, ainsi qu’une sonde pour mesurer la quantité de particules solides en suspension dans l’eau. Nous avons passé deux jours à installer, fixer et calibrer la station. Les sondes fonctionnent en continue et un point de collecte des données a été installé afin qu’elles nous guident pour établir les aménagements nécessaires.
Durant l’hiver 2021-2022, nous entamerons, avec des producteurs agricoles et des professionnels, la réflexion sur le type d’aménagement qui répondra au maximum de besoins de tous les acteurs concernés. Les plans seront terminés à l’été 2022 et nous espérons démarrer les travaux dès 2023.
Ce projet est réalisé grâce à la contribution financière du programme Affluent maritime. Merci à tous pour votre implication !
Notons que le Programme Affluents Maritime du Fonds d'action Saint-Laurent (FASL), coordonné par OBV du Québec, est soutenu financièrement par le Gouvernement du Québec dans le cadre d’Avantage Saint-Laurent, la nouvelle vision maritime du Québec.
Coups de coeur
Plan régionaux des milieux humides et hydriques : un mandat pour AGIR Maskinongé
Depuis ce printemps, nous travaillons sur la réalisation du diagnostic des milieux humides pour la MRC de D’Autray. Ce travail a lieu conjointement avec l’organisme de bassin versant de la Zone Bayonne. Les Plan Régionaux des Milieux Humides et Hydriques (PRMHH) sont à élaborer pour le mois de juin 2022. Chaque MRC doit réaliser ce document et le transmettre au Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MELCC) afin de pouvoir élaborer un plan de priorisations des milieux humides et hydriques.
AGIR Maskinongé intervient en tant qu’entité compétente en matière de concertation et de traitement géomatique pour parvenir à un diagnostic. Ce dernier permettra de dégager des objectifs de concertation avec les acteurs locaux de la MRC de D’Autray. Les consultations se tiendront cet hiver. Nous organiserons avec la Zone Bayonne des rencontres virtuelles afin de présenter des cartes illustrant les résultats des traitements géomatiques. Ces résultats visent à évaluer les milieux humides en considérant les rôles qu’ils remplissent naturellement. Parmi ces rôles, nous avons évalué la capacité à réguler les crues et leur vocation à héberger une faune spécifique.
En 2020, nous avions également réalisé le même type d’analyse à l’échelle de notre bassin versant tout en consultant les parties prenantes de notre territoire. L’ensemble de ces démarches vise un objectif de zéro perte nette en termes de superficie de milieux humides.
Clément Cortial
Responsable de la géomatique
« Les PRMHH représente un très bon moyen de renforcer la collaboration entre les organismes de bassin versant et les MRC. Le travail fait conjointement permet de réaliser des actions rapides et concrètes ».
« Les PRMHH représente un très bon moyen de renforcer la collaboration entre les organismes de bassin versant et les MRC. Le travail fait conjointement permet de réaliser des actions rapides et concrètes ».
Six lacs ont été visités cette année pour obtenir un indice de la santé de leurs rives
La bande riveraine est une lisière végétale naturelle et permanente qui longe un cours d’eau ou qui entoure un lac. Elle est composée d’un mélange de plantes herbacées, d’arbustes et d’arbres.
Il est interdit de tondre la végétation jusqu’au lac et d’aménager ou de maintenir artificiellement des plages de sable en arrachant la végétation.
La méthode la plus simple pour aménager une bande riveraine est de laisser aller la nature !
CHACUN SON RÔLE
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Les plantes herbacées pour la couverture
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Les arbustes pour la stabilité
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Les arbres pour la stabilité et l'ombrage du littoral
La qualité des bandes riveraines est très représentative de la qualité de l’eau elle-même. En effet, les bandes riveraines ont plusieurs fonctions, notamment :
Cet été, notre équipe s’est donc rendue sur le terrain pour caractériser les rives de six lacs : Matambin, Lafrenière, Quesnel, Lachance, Mandeville et Sainte-Rose. Nous avons calculé l’indice de qualité de la bande riveraine (IQBR) pour chaque tronçon homogène présentant le même type d’aménagement ou de végétation. Le protocole suivi a été élaboré à partir du Protocole de caractérisation de la bande riveraine du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL). Voici les cinq classes de qualité :
Excellent : bande riveraine en excellente condition avec plus de 80 % de végétation naturelle
Bon : bande riveraine en bon état avec entre 60 % et 79 % de végétation naturelle
Moyen : bande riveraine d’état moyen avec entre 40 % et 59 % de végétation naturelle
Faible : bande riveraine de faible qualité avec entre 20 % et 39 % de végétation naturelle
Très faible : bande riveraine de très faible qualité ayant moins de 20 % de végétation naturelle
Ces données nous permettent de suivre l’évolution de la santé globale des lacs sur le territoire du bassin versant et ainsi mettre à jour notre Plan directeur de l’eau. Restez à l’affut! Lorsque les analyses seront complétées, les résultats de ces caractérisations seront disponibles sur notre site web.